Ah, l’intelligence artificielle. Capable de résoudre des problèmes complexes, de composer des poèmes… et parfois de vous répondre dans une langue que vous n’avez jamais apprise. C’est le dernier mystère en date de l’IA d’OpenAI, dont le modèle de raisonnement « o1 » semble avoir un penchant inexplicable pour… le chinois. Oui, vous avez bien lu. À mi-parcours d’une réflexion, hop, un petit détour linguistique imprévu.
Mais pourquoi ? Spoiler : même OpenAI ne le sait pas. Décortiquons ensemble ce curieux phénomène.
L’IA polyglotte : un bug ou une feature ?
Imaginez poser une question en anglais, et voir votre IA passer au chinois pour réfléchir. Une situation qui, selon Connor Hayes (vice-président produit IA chez Meta), est un peu comme un robot qui préfère cuisiner en français mais servir le plat en anglais. C’est troublant, mais fascinant !
Des experts avancent des hypothèses. Pour certains, cette inclinaison linguistique viendrait des données d’entraînement massivement annotées en chinois. Selon Ted Xiao, chercheur chez Google DeepMind, les entreprises utilisent souvent des services d’étiquetage basés en Chine pour des raisons de coût et d’expertise. Résultat ? Une influence culturelle (et linguistique) sur le raisonnement.
Mais d’autres ne sont pas convaincus. Matthew Guzdial, chercheur en IA, affirme que le modèle ne « comprend » pas les langues comme nous. Pour lui, l’IA choisit simplement le chemin le plus efficace pour résoudre un problème, peu importe la langue utilisée.
Les mystères opaques de l’IA
Ce phénomène révèle une vérité plus troublante : nous ne comprenons pas totalement comment ces modèles fonctionnent. Luca Soldaini, de l’Allen Institute for AI, souligne que ces systèmes sont des boîtes noires : fascinants, mais impossibles à démystifier complètement. Alors, pourquoi o1 bascule-t-il en chinois, hindi ou thaï ? Nous ne savons pas. C’est comme demander à un chat pourquoi il renverse votre verre d’eau : vous n’aurez jamais de réponse claire.
Les mystères linguistiques ne sont qu’une facette des défis d’OpenAI. Entre poursuites judiciaires pour violation de droits d’auteur, départs de figures clés comme Mira Murati, et des pertes financières annoncées à hauteur de 5 milliards de dollars en 2024, l’entreprise a traversé des tempêtes. Pourtant, avec une hausse impressionnante de revenus (+1700 % en un an), OpenAI semble jouer une partie où les enjeux sont aussi élevés que ses ambitions.
Que retenir de tout cela ?
Les IA, aussi impressionnantes soient-elles, restent encore des œuvres incomplètes, avec des comportements imprévisibles et des mystères non résolus. Le passage en chinois d’o1 peut sembler anecdotique, mais il illustre la complexité croissante de ces systèmes et la nécessité de plus de transparence dans leur développement.
Une chose est sûre : nous vivons dans une époque où même les machines aiment pimenter leur quotidien avec un peu d’exotisme linguistique. Et qui sait, peut-être qu’un jour, elles nous apprendront à voir le monde à travers des perspectives que nous n’aurions jamais imaginées. En attendant, si votre chatbot se met à penser en chinois, laissez-le faire. Il pourrait bien vous surprendre.